Les vacances en famille

Je déteste passer mes vacances en famille, et tout ce qui peut ressembler à une réunion de famille qui dure plus d'une après-midi.

Parce que chacun se croit en droit de retrouver le rôle qu'il avait dans la fratrie lorsque nous étions enfants. Et lorsque nous étions enfants, j'étais le dernier, le petit, celui que les grands frères croient devoir "protéger", aider, soutenir. Je déteste me retrouver dans ce rôle. J'ai grandit, je n'ai plus 12 ans (même si parfois j'aimerais en avoir encore 17, pour faire tout ce que je n'ai pas fait à l'époque !).

L'image d'Epinal d'une famille nombreuse, c'est la publicité Nutella : les rires des enfants, les cousins qui se retrouvent, qui se confient les uns aux autres, les parents qui plaisantent, les grands parents qui sourient d'un peu loin. Je n'ai pas l'impression d'avoir vécu ça.

Dernier d'une famille de 6 enfants, j'ai plutôt eu le sentiment de subir l'autorité déplacée du grand frêre qui se prenait pour le père, d'étouffer, de m'ennuyer. Certes, j'ai appris. Appris à me taire, à négocier, à me faire oublier. Sortir de ce cocon, de cette prison plutôt (même si elle était relativement dorée), ça a été salutaire, mais j'ai l'impression d'y retourner quand on est trop nombreux, et que les reflexes des aînés reviennent, que mon frêre m'appelle en me donnant le prénom de son fils.

C'est pour ça que la maison de famille en Bretagne, j'y passe le plus rapidement possible. Un week-end par an, ça va. Et c'est pour ce week-end.